Atelier 5 : Détourner les téléphones portables des élèves
Animé par Abdellatif Kbida, professeur de mathématiques au lycée Varoquaux de Tomblaine, académie de Nancy
Année après année, le téléphone portable s'est imposé dans la vie quotidienne et professionnelle. Pour la grande majorité des adultes, son usage est avant tout synonyme de travail. A contrario les jeunes générations le perçoivent comme un outil récréatif (jeux et sociabilité).
De fait, au sein des classes, son usage intempestif sous le manteau, plus exactement sous la table, va à l'encontre des objectifs des enseignants. S'engage alors une lutte pour juguler l'arrivée massive de cet objet numérique communiquant dans l'école.
L'information circule vite, elle est disponible partout et son principal point d'entrée est le portable. À l'occasion de plusieurs expérimentations avec des lycéens, j'ai tenté de transformer le téléphone portable, puis le smartphone, en un outil pédagogique à part entière capable d'acquérir, de traiter et d'exploiter de l'information. L'adhésion des élèves est toujours au rendez-vous.
Ces expérimentations ont conduit à interroger la frontière entre le domaine privé de l’élève et le domaine scolaire ; elles ont aussi permis de mettre en question le rapport ambigu des jeunes avec leur portable, entre dépendance, fascination et sentiment de toute-puissance…
Quelques mots sur ces expérimentations :
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Lors d'un TD de mathématiques, les élèves de terminale ont été encouragés à utiliser leur propre portable comme outil de calcul formel de haut niveau via une application en ligne : Wolfram|Alpha. À l'aide d'un routeur wifi, les smartphones ont rejoint le réseau pédagogique du lycée, bénéficiant ainsi d'une connexion Internet limitée aux sites et services autorisés par la charte de l'établissement. Les portables (objets privés) ont ainsi rejoint l'espace scolaire (le réseau), moyennant une acceptation des conditions d'utilisation de l'Internet scolaire.
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En classe de mathématiques, les élèves sont invités à calculer la surface de la façade de la cantine, sans autre instrument de mesure que leur smartphone. Ils doivent alors mettre au point (en équipe) une stratégie pour acquérir, transmettre et partager de l'information puis pour l'exploiter adéquatement ; et les méthodes pour atteindre le résultat sont diverses.
Ici, l’objet privé reste privé (comme un crayon, une gomme) mais c’est l’usage scolaire qui fait irruption dans cet objet habituellement réservé à la communication utilitaire ou récréative. L'usage scolaire qui est fait de cet objet personnel se veut pragmatique. La liste de fournitures scolaires ne préconise évidemment pas l'achat d'un smartphone, mais celui-ci est quasi omniprésent chez les élèves. L'enseignant saisit l'opportunité de l'utiliser à des fins pédagogiques.
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Enfin, dans le cadre d’un enseignement en discipline non linguistique (DNL), l’usage de « flashcards » déposées dans les smartphones fournit un contexte moins « scientifique », où l’information est un savoir qu’il s’agit de récupérer et de mémoriser avant de le réinvestir.
Déroulement de l'atelier
Les deux expériences relatées ci-dessus correspondent à deux problématiques qui seront présentées successivement comme introduction à un débat avec l’assistance.
1) Auriez-vous un modèle de la charte scolaire d'utilisation de l'internet ?
2) Le routeur wifi est-il standart ou doit-il être spécifique pour permette de multiples accès ?
Merci !