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Table ronde 2 - L'information, objet et flux : son architecture, son économie et ses sciences

Quand ? Le 21/05/2013,
de 14:00 à 15:30
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Co-animée par :

  • Éric Bruillard, professeur des universités, École normale supérieure de Cachan - Institut français de l’éducation
  • Robert Cabane, inspecteur général de l'Éducation nationale

Le GRIT (Groupe de Recherche Inter et Transdisciplinaire) définit l’information « objectivement comme improbabilité (physique et quantitative) et subjectivement par une réduction de l'incertitude (cognitive et qualitative) ».

L’information peut être vue comme un objet que l’on analyse, traite, transforme, modélise, représente, transmet, etc. (sciences de l’information), mais aussi que l’on interprète, échange, « comprend », etc. (sciences de l’information et de la communication) et que l’on peut acheter ou vendre.

L’information est aussi un flux constamment réalimenté que l’on ne peut complètement maîtriser. Des formes contrôlées de diffusion et d’échanges d’information se sont muées en des modes de circulation ouverts, faisant passer d’une économie de la distribution à une économie de l’attention. Cette mutation touche tous les humains ; ainsi, à la suite des chercheurs de Palo Alto qui ont montré que l’on ne pouvait pas ne pas communiquer, nous constatons maintenant qu'on ne peut pas ne pas informer (c'est-à-dire fournir de l’information).

Penser à un accès à la connaissance via l'accès à une information fiable et définitive, comme on pouvait en rêver il y a un siècle, est maintenant illusoire. Pris dans ce flux d’information en réseau, exerçant des activités de plus en plus fragmentées, ne risquons-nous pas de perdre les bases communes qui nous permettent de discuter ensemble (Danah Boyd) ? L’exercice de la citoyenneté peut-il cohabiter avec une hyperinformation non domestiquée ? L’information ne deviendrait-elle pas un bien commun, qui risque d’échapper à tous ?

L’éducation scolaire a certainement une responsabilité, dans des visées d’émancipation, d’employabilité, d’adaptabilité à l’enseignement supérieur, etc. et surtout de construction de la citoyenneté. Apprendre à filtrer l’information (selon Eco) est un premier pas, mais il faut certainement aller beaucoup plus loin dans la compréhension de ce flux et la participation à ce flux : apprendre à créer une information de qualité tout en développant une vue critique sur l'ensemble des mécanismes informationnels envahissant notre quotidien.

La table ronde aborde quelques questions vives que l'information pose à l’éducation, en proposant plusieurs approches (historique, technique, socio-économique…) : un historique synthétique de la notion d’information, l’architecture de l’information, la science des données, la privacy, l’économie de l’information.

La science des données

Serge ABITEBOUL, chercheur en informatique à l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (INRIA) et l'ENS Cachan, membre du Conseil national du numérique

 

L’impossible domestication de l’information à l’ère du numérique : impacts sur les modèles économiques et la privacy

Alain RALLET, économiste et professeur à l'Université Paris-Sud, directeur de l'ADIS (Analyse des Dynamiques Industrielles et Sociales)

L’information étant un bien non rival, il est quasi-impossible d’empêcher l’infinie duplication des biens numériques. On en tire deux conséquences majeures : les modèles économiques traditionnels fondés sur l’échange direct de monnaie contre un bien sont devenus obsolètes, la protection de la vie privée ne peut plus être posée dans les mêmes termes. La question se pose alors de savoir ce qu’il convient de faire dans ce genre de situation. Une des réponses à la difficulté de tirer des revenus directs d’une activité numérique est de tenter de monétiser les données personnelles laissées volontairement ou involontairement par les individus sur le Net. Ces données sont souvent considérées comme l’or noir de notre temps. Mais, outre les difficultés de les exploiter de manière pertinente, se pose la question du contrôle par les individus de l’usage qui en est fait. Quels seraient les moyens de ce contrôle ? Telle est une des principales questions de la « société numérique » aujourd’hui.

Architecture de l'information à l'école : des documents aux données, de la classe au réseau...

Jean-Michel SALAÜN, professeur des universités en sciences de l'information et de la communication à l'École normale supérieure de Lyon - Institut français de l'éducation

La notion d'architecture de l'information est méconnue dans la francophonie alors même qu'elle explique les succès sur le web et ses orientations. Les institutions, comme l'école, ont leur propre architecture de l'information traditionnelle (emplois du temps, manuels, classes, etc.). Le défi est de réviser cette architecture pour l'adapter à l'expérience numérique des élèves et aux transformations de l'information elle-même.

Ernoult
Ernoult a écrit :
21/05/2013 15:05
Que signifie : suivez la conférence en direct ?
Agnès CAVET
Agnès CAVET a écrit :
21/05/2013 15:18
Aller à la page "En direct" et écouter / voir la retransmission vidéo des séances : http://emiconf-2013.ens-lyon.fr/videos/
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